Lydia venait de se garer devant chez elle. Un souffle s’échappa d’entre ses lèvres lorsqu’elle coupa le moteur de la voiture. Scrutant sa maison, elle hésitait à y entrer. Pourtant il le fallait bien. Elle ne pouvait pas fuir indéfiniment cette ambiance lourde et de plus en plus insupportable qui régnait entre ces murs. Elle saisit son sac jusqu’alors posé sur le siège côté passager et se décida à descendre après quelques minutes à se repasser en tête les raisons qui l’avait amené à en arrivé ici, elle et Damian. Plus elle approchait de la porte, plus elle anticipait de la franchir, de le retrouver. La nuit dernière elle n’avait pas dormi chez eux. Non elle avait besoin de faire un break, de passer ne serait-ce une soirée sans se disputer avec son mari, sans subir à les voir  déchirer leur couple. Elle avait choisie de passer la nuit chez Juliet, là bas elle avait put souffler un peu. Et puis son amie avait toujours eu l’art de parvenir à lui changer les idées. Même si en ce moment, c’est d’autant plus difficile à faire. Elle entra enfin, abandonnant son trousseau de clé sur le meuble d’entrée et quittant ses chaussures. Une bonne odeur de cuisine semblait régner dans la pièce. Damian avait sûrement cuisiné. Même si il n’a pas souvent le temps pour le faire, il adore ça. Sans doute cela l’aura-t-il aidé à se détendre. Lydia avança jusque dans le salon qui était seulement séparé de la cuisine par un bar. A peine fut elle dans la pièce que Damian se retourna vers elle. « Salut » Lança telle d’une voix qu’elle espérait neutre. Pourquoi fallait-il qu’ils se disputent sans cesse depuis le passage de cette fichue tornade ? Lydia aimait son mari. Oui, elle l’aime de tout son cœur. D’ailleurs la seul chose dont elle à envie lorsqu’elle le voit, lorsqu’elle le retrouve, c’est de venir se blottir dans ses bras. Mais elle ne le fera pas. Elle ne le faisait plus depuis quelques temps déjà. « Sa faisait longtemps que je ne t’avais pas vu aux fourneaux. Sa sent drôlement bon. » Elle afficha un léger sourire pincé, aux airs plus gêné qu’autre chose.

Damian entendit le bruit de la voiture se garant devant la maison. C’était Lydia, il n y avait pas de doute sur cela. Elle n’avait pas dormi à la maison hier soir, et avait attendu ce début de soirée pour rentrer enfin. Ca n’allait pas fort pour eux, ils en étaient pleinement conscients, mais c’était comme s’ils appréciaient s’enfoncer encore plus dans ce trou noir. Depuis qu’il avait sorti le sujet du bébé, chaque conversation finissait par une dispute. Lydia coupait toujours court à leurs conversations, elle se défilait sous les mêmes répliques ce qui poussait Damian à insister encore plus. Il avait réussit à oublier le lit vide d’hier, il n’avait pas beaucoup dormi à vrai dire vu que ses crises d’insomnie étaient toujours là et toute cette histoire avec sa femme le tourmentait encore plus. Aller au boulot pendant la journée l’avait aidé à s’échapper un peu de cette réalité un peu morbide, mais il ne pouvait pas se celer toute la journée à l’hôpital et à un moment il fallait qu’il rentre. A son retour elle n’était toujours pas là, et il n’y avait pas de traces qui montraient qu’elle était passée, ses affaires étant toujours en place. Damian prit une longue douche avant de s’habiller, et de se rendre à la cuisine. Il avait faim, n’ayant pas mangé depuis le bagel et le café de ce matin. N’ayant pas cuisiné depuis des lustres, par manque de temps, il se décida à passer derrière les fourneaux. Cela l’occuperait pensa-t-il, l’absence de Lydia lui pesait beaucoup, surtout lorsqu’il n’a pas eu de nouvelles et que ses appels sont directement dirigés vers sa boite vocale. Elle cherchait à l’éviter, cela confirmait à quel point ils étaient en détresse.  Le jeune homme allait presque finir son plat, une sorte de filet mignon et quelques légumes cuits, lorsqu’il entendit la porte d’entrée se refermer. Damian se retourna aussitôt qu’elle fut dans la cuisine « Salut » C’était froid, et relativement tendu entre eux. On était loin des petits gestes d’affection qu’ils se donnaient avant, quelque chose avait changé. Il écouta sa remarque avant de confirmer avec un léger hochement de tête et de reprendre le dressage de son plat. Il prépara deux assiettes, ne sachant pas si elle allait dîner avec lui ou pas. Avant de lui dire, pour avoir quelques explications. « Tu n’es pas rentrée hier soir … » Il n’avait pas envie de faire semblant, que tout allait bien entre eux. Il savait qu’elle n’allait pas aborder le sujet, si elle ne le faisait pas.

Un léger hochement de tête de la part de Damian vint ponctuer la remarque que sa femme venait de lui faire à propos de la cuisine. Elle savait, elle devinait qu’il n’aimait pas qu’elle fasse comme si de rien était. Comme si tout était normal. Ce n’était pas le cas, elle le savait très bien mais c’était plus fort qu’elle d’agir de la sorte. Damian continua le dressage de son plat, comme si Lydia n’était pas dans la pièce d’à côté. Elle l’observait faire, interdite entre son envie de s’approcher de lui et d’avoir un geste tendre à son attention et celle d’aller prendre une douche. A peine cinq minutes qu’elle était rentré et déjà elle ne se sentait pas bien. Cette atmosphère la mettait mal à l’aise. Elle d’ordinaire si joviale, n’avait qu’une envie,  pleurer. Elle se détestait de rester là impuissante face à ce que son couple était en train de traverser. Et puis Damian prépara deux assiettes. Ce simple fait suffit à faire plaisir à Lydia. Elle avait beau ne pas avoir particulièrement faim, passer un moment avec son époux lui faisait envie. Depuis que les disputes rythment leur quotidien, il faut dire que tous deux ne se voient plus que très peu. Tous deux pris d’ordinaire par le travail, ils y passaient d’autant plus de temps en ce moment.  « Tu n’es pas rentrée hier soir … »  Il aborda le sujet avec un calme presque effrayant. Lydia se mordit la lèvre inférieur et fit un pas dans sa direction. Il attendait certainement des explications et sur ce fait, elle ne pouvait pas le lui en vouloir. Si les rôles avaient été inversés, elle en aurait également voulue. « Non. J’avais besoin de faire le vide. » Elle ne savait pas quel mot employé. Elle avait l’impression que chacun d’entre avait un poids monstre. Après tout elle n’avait pas découché pour faire sciemment du mal au jeune homme. « Je pensais qu’un jour sans dispute nous ferait du bien. » Elle avait failli lui dire que malgré cette décision qu’elle avait prise, malgré cette distance actuelle entre eux, il lui avait manqué cette nuit. Sa présence lui avait manqué. Elle avait aussi failli lui dire qu’elle n’avait pas dormi de la nuit et que plusieurs fois durant celle-ci elle avait hésité à le rejoindre. Elle avait vu les appels qu’elle avait eu de sa part, lorsqu’elle à rallumé son portable. Elle devinait donc qu’il avait put s’inquiéter. Qu’il lui en voulait sans doute de l’avoir laisser sans nouvelles. « Excuse moi de ne pas t’en avoir parlé. Mais si je l’avais fait, tu m’aurais dissuadé. Je n’aurais pas réussi à ne pas rentrer. »

Damian n’avait pas envie de remettre son mariage en question, ils avaient laissé cette tache aux autres vu qu’ils avaient cédé à leur folie et s’étaient mariés après cinq mois de relation. Lydia avait été sa seconde chance au bonheur, elle ne savait pas combien leur relation lui faisait du bien, combien il en avait eu besoin, qu’avant elle il était éparpillé et perdu et qu’elle l’a empêché de perdre pied à un moment délicat de sa vie. Et pourtant, ils sont arrivés au stade où tenir une conversation normale pendant plus de dix minutes relevait de l’impossible. Damian est bien conscient de son tempérament, et de la rapidité à laquelle il pouvait s’énerver. Il n’en prenait conscience que lorsque le mal est fait, lorsqu’ils se sont déjà enfoncés un peu plus dans leur détresse. Il finit de dresser les deux assiettes, écoutant attentivement la réponse de sa femme. Il n’avait plus envie de s’emporter, il était épuisé par cette situation et la réponse de Lydia vint confirmer ce qu’il pensait. Le jeune homme prit les deux plats en main avant de lui refaire face, il remarqua son regard éteint. Ça lui brisait le cœur de la voir ainsi au fond, il avait craqué pour son coté jovial et souriant la première fois qu’ils se sont rencontrés. Et pendant plus de deux ans de vie commune, il ne l’avait jamais vue ainsi, il faut dire qu’ils n’étaient jamais arrivés à ce stade dans leur couple.  Il posa une assiette sur le comptoir de la cuisine en face d’elle. Il était d’accord pour le fait qu’elle voulait faire le vide dans son esprit, que l’ambiance était devenue électrique ces dernières semaines. « C’est vrai que l’ambiance est devenue plus que tendue, je comprends ton besoin de t’éloigner … mais j’aurais vraiment apprécié que tu laisses un mot, n’importe quoi »  Il la fixa du regard tout en s’essuyant la main dans un torchon de cuisine, il s’appuya sur le comptoir en face d’elle. Quelque chose s’était brisé entre eux, et leur désir commun de vouloir rétablir les choses les poussait encore plus à bout à vrai dire. Il ouvrit le tiroir juste en dessous du comptoir, sortit des couverts ensuite sortit des verres à vins du placard et une bouteille de cru du frigo. Ils n’avaient pas partagé de repas depuis des jours, et peut être que ce soir est leur chance de délier les nœuds et les langues. Il remplit les verres, en tendit un à Lydia avant de lever le sien pour trinquer « A une soirée sans disputes ? » Un diner n’allait peut être pas régler tous leurs problèmes, mais c’était un pas, Damian était tout aussi perdu et fatigué que Lydia.

Damian comprenait Lydia. Elle n’en était pas étonné. Avant que leur couple ne commence à se déchirer, il était le premier homme à la comprendre si bien. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert et elle adorait ce fait. Le fait qu’un homme est pris le temps d’apprendre à la connaître si bien, à reconnaître chacune de ses mimiques, à deviner ses gestes et attitudes. C’était l’une des nombreuses raisons qui faisait qu’elle l’aimait. Il la fixa du regard après lui avoir avoué qu’il aurait apprécié qu’elle le prévienne de son absence d’hier. En guise de réponse, elle mordilla sa lèvre inférieur et arqua un sourcil. Il s’appuya sur le comptoir en face de Lydia. Seul le dit comptoir les séparait à l’image du sujet qui les éloignait l’un de l’autre depuis des semaines. Elle scruta son regard et lu en lui une fatigue certaine, différente à celle qu’il avait lors de ses gardes. Il était sans doute temps de vraiment essayer de rétablir les choses. Ils étaient tous deux épuisés par ce déchirement qui dans le fond n’avait pas vraiment lieux d’être. Lydia ayant cette fâcheuse habitude de fuir les complications ne faisait que fuir le sujet du problème ce qui énervait Damian. Elle le savait. Mais c’est son mécanisme de défense. Son bouclier. Damian reprit le dressage des assiettes et couvert, tandis que Lydia se hissait sur l’un des tabourets du comptoir. Il était peut être venu le temps de baisser sa garde, de retirer ce bouclier.  Damian remplit deux verres de vin, en tendit un à Lydia, et leva le sien. « A une soirée sans disputes ? » La jeune femme lui sourie et vint faire claquer son verre contre le sien. « A cette soirée. » Elle bu une gorgée de ce cru que son mari avait sorti un peu plus tôt du frigo. Tous deux assez amateurs de vins, elle ne fut pas étonné de le trouver délicieux. Elle abandonna pourtant son verre et fit glisser sa main sur celle que Damian avait posé sur le comptoir avant de ne relever les yeux vers lui. Un contact doux, presque tendre qu’ils n’avaient plus eu depuis bien longtemps. « Il faut que je te dise quelque chose Damian. » Calme et douce à la fois, elle ne voulait pas l’effrayer, au contraire. Elle voulait enfin lui confier ce qu’elle gardait enfouie en elle depuis bien trop longtemps. Ce qui, sans doute, faisait qu’elle restait impassible quant au sujet de leurs disputes. « Un peu avant que tu débarques dans ma vie, un autre homme y était présent. » Elle se sentait maladroite, ne sachant pas très bien comment commencer. C’était après tout la première fois qu’elle allait parler de ce qu’il s’était passé. Etant donné la situation, même Juliet n’était au courant de rien. « J’ai…je l’ai quitté parce que j’ai eu peur. Je suis tombé enceinte Damian. J’étais enceinte et complètement terrorisée. » Ce mot résonnait dans sa tête. Le prononcer à voix haut était finalement pire. C’était véritablement l’avouer. Elle ne savait pas si c’était une bonne chose qu’elle dise cela à Damian, mais elle en ressentait le besoin infaillible. C’était à double tranchant, soit il le prenait plutôt bien et pourrait plus ou moins comprendre son ressentie face à une éventuelle maternité, soit il lui en voudrait de ne lui avoir encore rien dit à ce propos. « J’ai avorté seule. En secret. Personne ne l’a jamais su. » Sa main lâcha celle du jeune homme pour venir arrêter le chemin d’une larme qui roulait sur sa joue.

C’est bien la première fois qu’ils vivaient une telle crise dans leur couple, ce ne serait peut être pas la dernière également. Damian n’était pas prêt à la perdre, il en avait eu un petit aperçu la nuit dernière et il avait détesté ça. Alors ce matin, il avait eu comme une évidence pour lui, la certitude d’être en face de la seule personne capable de combler son vide. Lydia se mordilla la lèvre à sa remarque, une mimique dont il se doutait. Lorsqu’il y repensait, elle avait surement évité une autre dispute sur le tas en prenant l’initiative de découcher. Il n’allait pas avouer à haute voix, mais le regard qu’ils s’échangeaient en disait long. C’est ce qui lui plaisait entre eux, parfois ils n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre et c’est le genre de trait qu’on retrouve rarement chez quelqu’un. Elle était aussi fatiguée que lui par cette situation, surement l’une des rares choses qu’ils ont en commun depuis des semaines. Il savait à ce moment là que s’il faisait un pas vers elle, elle n’allait pas reculer comme elle le faisait d’habitude. Prêts à mettre leur amour propre à coté cette fois, l’once d’une vraie conversation faisait son apparition dans cette scène sombre qui semblait durer une éternité. La jolie brune claqua son verre contre le sien et ils dégustèrent une gorgée du vin. Lydia posa son verre sur le comptoir, toujours assise avant de glisser sa main sur celle de son époux. Ce fut un contact doux, qu’ils n’avaient pas eu depuis des jours. Le jeune homme regarda leurs mains, agréablement surpris avant de ramener son regard vers celui de sa femme. Il connaissait ce regard, elle allait lui annoncer quelque chose d’important. Cela le rendait nerveux, mais son regard demeurait impassible devant l’impatience qui l’habitait. Les paroles de Lydia, confirmèrent ses pensées. Il hocha la tète lorsqu’elle avoua vouloir se confier, demeurant silencieux. Elle commença par lui apprendre une relation qu’elle a eu quelques temps avant sa venue en ville, jusqu’à la rien ne le surprenait. Elle continua ensuite en lui annonçant qu’elle l’avait quitté car elle était tombée enceinte et qu’elle avait pris peur. La nouvelle le déstabilisa d’un coup, il ne savait pas qu’il y avait encore une suite à cette histoire. Lydia conclut en lui confessant qu’elle avait avorté, sans le dire à personne. Cette annonce constituait toute l’explication à son comportement vis-à-vis de l’idée d’avoir un bébé. Damian se sentit mal à l’aise, remarquant les yeux larmoyants de sa femme. Il devrait se sentir trahi, qu’elle n’ait pas été honnête plus tôt mais là c’est la culpabilité qui le rongeait. Le jeune homme n’arrivait pas à imaginer ce qu’elle a pu endurer toute seule à l’époque et comprenait son ressenti à présent. Sa main quitta la sienne, elle s’essuya la joue rapidement. Il avait compris que c’était la première fois qu’elle en parlait, elle n’aurait pas laissé tout ce temps sinon et n’aurait pas eu autant de mal à aligner ses mots. Damian fi le tour du comptoir, il détestait la voir pleurer mais comprenait aussi le rush d’émotions qui doit la bousculer en ce moment. Il se mit face à elle, toujours assise sur le tabouret. Damian passa sa main sur une mèche de ses cheveux l’éloignant de son visage, tout en la fixant du regard. « Je suis désolé que tu aies du traverser cette épreuve toute seule » Son cœur se serrait au fil des scènes de disputes qui défilaient dans son esprit. Il se sentait coupable de ne pas avoir deviné plus tôt. « J’ai été idiot et égoïste en insistant pour le bébé, tu t’isolais à chaque fois, j’aurais du le deviner … »

C’était dit. Lydia avait enfin, pour le première fois, dit à voix haute ce qu’elle avait vécu, ce qu’elle avait choisie de traverser seule. A vrai dire elle avait avant tout honte. Honte de ne pas avoir assumé cette maternité, de ne pas s’en être sentie capable. Elle avait aussi honte d’avoir mis fin à cette grossesse sans en dire un mot à qui ce soit, pas même au père.  Pendant des mois, elle avait fait des cauchemars sur ce sujet. Elle avait après tout mis fin à la vie d’un petit être qui ne demandait qu’à grandir en elle. Et puis elle avait rencontré Damian. Avec lui tout était si différent. Il lui semblait que depuis qu’ils étaient ensemble ils étaient plus fort que tout. Jusqu’à aujourd’hui du moins. Bien sûr que Lydia adorait les enfants, il n’en était possible autrement avec l’âme d’enfant qu’elle à sut garder. Mais encore aujourd’hui, une multitude de choses l’effraie. La grossesse en elle même, l’accouchement, l’éducation de cet enfant. Ce qu’elle craint le plus finalement c’était de ne pas être une bonne mère. De ne pas avoir ce lien si précieux, si unique avec son enfant. Qu’il ne l’aime pas. C’est idiot, elle en est consciente mais c’est ainsi. Visiblement plus touché qu’en colère et déçu, Damian fit le tour du bar et vint se planter devant sa femme. Cette dernière se tourna vers lui et de ses yeux humide, scruta les traits de son visage cerné. Il passa une main sur son visage pour éloigner une mèche de cheveux gênant jusqu’alors son champ de vision. Ce simple contact la fit frémir. « Je suis désolé que tu aies du traverser cette épreuve toute seule » A ces mots, un léger sourire se dessina sur les lèvres de Lydia. Elle était rassuré. Il ne lui en voulait pas. Elle passa ses mains sur son visage pour le sécher, pour se reprendre, tandis que son époux continua. « J’ai été idiot et égoïste en insistant pour le bébé, tu t’isolais à chaque fois, j’aurais du le deviner … » La jeune femme plongea son regard dans celui du brun. Il était si sincère. Elle retrouva en lui une certaine étincelle qu’elle pensait presque définitivement éteinte. « Tu n’as pas à être désolé. » Souffla telle tout en reprenant son souffle. Tant d’émotions et de souvenirs venaient de se bousculer en elle.  Elle se leva et glissa le long du tabouret, se rapprochant alors d’autant plus de Damian. Ils se retrouvaient proche l’un de l’autre comme ils ne l’avaient plus été depuis des jours, sans doute même des semaines. Se fut au tour de Lydia de passer une main sur le visage du jeune homme, sans pour autant quitter son regard. « Excuses moi de ne jamais t’en avoir parlé. De ne jamais t’avoir expliqué mes raisons. » Aussitôt elle vint caler sa tête dans le creux du cou de Damian et l’encercla de ses bras. A nouveau des larmes s’échappèrent de ses yeux tant cette étreinte à la fois improvisée et inattendue lui faisait du bien. « J’ai tué un bébé Damian. Comment veux-tu que je sois une bonne mère ? » Voilà ce qui la travaillait surtout.