Elle se rappelle encore de ces simples moments qui faisaient son quotidien quelques années au par avant. À cette époque tout était si simple, si beau, qu'elle ne pouvait que sourire à longueur de temps. Oui, elle était heureuse, sa vie n'était qu'enchaînement de bonheur et de surprises. Mais tout ne monde le sait ; le bonheur ne dur jamais bien longtemps.. Et la chute est longue, et douloureuse.

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Alexis riait, encore et encore. On pouvait clairement comprendre qu'elle était heureuse et qu'elle s'amusait à ce moment là. D'ailleurs, parmi tous les enfants présents ici, elle devait être celle qu'on entendait le plus. Poursuivie par l'un de ses cousins, elle courrait dans tous les sens, das le but de le semer. C'était plus ou moins facile, elle avait deux années de plus. Du haut de ses neuf ans, elle avait la chance d'avoir une silhouette élancée et de longues jambes qui lui permettaient de courir plus vite. Non, elle n'avait rien à envier à ces enfants qui posaient pour les magasines. Elle s'éloignait du lac autour duquel les enfants s'amusaient depuis plus d'une heure, pour venir se réfugier derrière son père, assis à la terrasse du chalet familial. Toute la famille se réunissait ici plusieurs jours tous les étés depuis toujours. Cela permettait à tout le monde de passer du temps ensemble alors que certains vivaient à l'autre bout du pays. Elle sentit une main frapper doucement son dos alors qu'elle agrippait la jambe de monsieur Hopkins. Son cousin criait qu'il l'avait attrapé. C'était donc à elle de courir après les autres. Elle s'apprêtait à s'élancer de nouveau, mais les adultes les invitaient à les rejoindre à table pour manger. La petite brune s'assit près de sa mère, cette femme si belle à ses yeux d'enfant. Alexis posait ses mains sur le ventre bien arrondit de madame Hopkins, et quelques instants plus tard, elle sentit le bébé bouger, à croire qu'il l'aimait déjà, et que leur lien était déjà fort. Elle sourit. Elle avait hâte que sa petite soeur vienne au monde. Elle avait déjà promis de l'aimer, de la chérir et de la protéger, quoi qu'il arrive. Et puis elle avait aidé à choisir le prénom. Dans moins d'un mois elle allait enfin pouvoir serrer sa Lennie dans ses bras. Son ange. Son tout.

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Une heure. Une heure qu'elle attendait assise sur les marches du collège que quelqu'un vienne enfin la chercher. Pourtant ses parents n'étaient jamais en retard d'ordinaire. Ils arrivaient même bien souvent légèrement en avance, comme s'ils étaient pressés de retrouver leur fille après une journée de séparation. Mais là, ils n'arrivaient pas. Au fond d'elle, Alexis savait qu'il été arrivé quelque chose. Mais elle ne se doutait pas qu'elle n'allait jamais les revoir. Les vacances allaient débuter dans quelques jours, et ils partiraient rejoindre les autres membres de la famille au chalet au bord du lac. C'était ce qui était prévu. Ce ne fut pas ses parents qui arrivèrent, mais une dame qu'Alexis ne connaissait pas. Apparemment la fillette était censée aller avec elle, mais on lui avait toujours appris à ne pas suivre les inconnus. Elle refusait catégoriquement de bouger d'où elle était. Ses parents allaient forcément venir. Alors la femme s'accroupit face à elle et prit une voix douce et réconfortante pour m'apprendre la pire des choses. « Tes parents ne viendront pas te chercher, Alexis. Ils ont eu un accident de voiture. Ils sont morts ma puce. » Sur le coup, Alexis eut un mouvement de recul. Elle crut que son cœur allait exploser, en tout cas il manqua un battement et se mit à lui faire atrocement mal dans sa poitrine. La douleur montait jusqu'à sa gorge qui se serra. Puis elle sentit des larmes rouler sur ses joues légèrement rosées. Ce n'était pas possible. Cette femme mentait forcément. Pourtant quelque chose dans son regard prouvait le contraire. De la pitié. C'est à partir de ce moment qu'Alexis se mit à haïr se genre de regard, et les gens qui ressentaient ce sentiment. « Elle est où Lennie ? Je veux voir ma soeur ! » dit-elle d'une voix froide et autoritaire. La femme avait dit que ses parents étaient morts, mais pas sa sœur. Il fallait qu'elle la voit, et qu'elle ne la quitte plus jamais. À présent, c'était seulement elles deux contre le monde entier. Maintenant qu'elles étaient seules, elles allaient devoir se serrer les coudes, êtres fortes. « Il va falloir que tu sois une gentille fille Alexis. Et que tu sois forte. Je sais que ça ne va pas être facile, mais je suis sûre que tu vas y arriver. » Et Alexis n'en était pas aussi sûres que ça. Le cauchemar ne faisait que commencer.

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